Dimanche matin

Les ombres sur le mur
Je descends par la soeur Vially. A loin, le ciel s'étire comme un grand drap blanc fondu dans le bleu. Le soleil est déjà haut dans le ciel et la ville a pour contours, les lignes des arrêtes des immeubles, qui luisent dans la brume. Je descends encore et j'atteinds la portion ombragée de la rue. J'emprunte le virage dans lequel il faut donner un coup d'accélérateur. Les ombres sur le mur me rapprochent de Pierre Soulages. 
Plus tard, au parc, je déambule dans l'air décontracté du dimanche matin, entre les roues libres, le crissement des pas sur les graviers, les cours de musculation en plein air et le sourire timide, d'un enfant qu'on photographie. Je me promène dans les dahlias ronds et pourpres, dont les pétales sont serrés en alvéoles. 
Puis je rejoins le Rhône, là où la ville devient muette, et qu'on entend son souffle. Je marche dans les herbes folles, sur la terre battue et je vois l'envers de la ville, les larges piliers du pont où s'écoule le fleuve, large, et ridé par le vent.