Dublin, l'affairée


Dans un pub, j’ai commandé la Olympic Gold, une bière maison spéciale Jeux Olympiques. Rafraîchissante, avec un léger goût d’orange, d’après le description sur les ardoises accrochées au mur. Tout est boisé ici, de l’escalier aux lambris qui couvrent les murs. Dans la pénombre, je distingue des visages jeunes, j’entends des voix qui plaisantent, des rires. Des vitres, me parvient la lumière des lampadaires du bord la Liffey. Il s’est mis à bruiner. Quand je suis arrivée dans l’après-midi, le ciel était sombre. Quand le soleil perçait, l’eau de la Liffey ressemblait à une grande plaque d’argent. Puis elle reprenait sa couleur de bronze, son air sale. Son niveau est bas et des algues noires pendent aux parois. La première chose que j’ai entendu en descendant du bus, ce sont les cris aigus des mouettes. Je les ai vues ensuite tournoyer au-dessus de l’eau, à grands coups d’ailes et de vols planés. Leur danse chaotique faisait écho à celles des bus et des voitures qui circulaient en tous sens à cette heure de la journée. Il ventait et les gens se recroquevillaient dans leurs imperméables. Sur le mur d’un pub, figurait cette citation de George Bernard Shaw : « If all economists where laid end to end, they would not reach a conclusion ». J’ai marché sous le vent, sous la bruine, ne sachant plus quel mois nous étions, juillet ou novembre.